Contes & poèmes


Histoire de l'Etrangère par Audrey

Histoire de « L'ETRANGÈRE »

 

 

 

- Quelques années après ma naissance, mon père connut une étrangère récemment arrivée dans notre ville.

 

- Depuis le début, il fut subjugué par cette personne, si bien que nous en arrivâmes à l'inviter à demeurer chez nous.

 

- L'étrangère accepta et depuis lors elle fit partie de la famille.

 

- Moi je grandissais, je n'ai jamais demandé d'où elle venait, tout me paraissait évident.

 

- Mes parents étaient enseignants : ma maman m'apprit ce qu'était le bien et ce qu'était le mal et mon père m'apprit l'obéissance.

 

- Mais l'étrangère c'était une conteuse, une enjôleuse.

 

- Elle nous maintenait, pendant des heures, fascinés par ses histoires mystérieuses ou rigolotes.

 

- Elle avait la réponse à tout ce qui concernait la politique, l'histoire ou les sciences.

 

- Elle connaissait tout du passé, du présent, elle aurait presque pu parler du futur !

 

- Elle fit même assister ma famille à une partie de football pour la première fois.
-
Elle me faisait rire et elle me faisait pleurer.

 

- L'étrangère n'arrêtait jamais de parler, ça ne dérangeait pas ma Maman.

 

- Parfois maman se levait, sans prévenir, pendant que nous continuions à boire ses paroles. Je pense qu'en réalité, elle était partie à la cuisine pour avoir un peu de tranquillité (Maintenant je me demande si elle n'espérait pas avec impatience qu'elle s' en aille).

 

- Mon père avait ses convictions morales, mais l'étrangère ne semblait pas en être concernée.

 

- Les blasphèmes, les mauvaises paroles, par exemple, personne chez nous, ni voisins, ni amis, ne s'en seraient permis.

 

- Ce n'était pas le cas de l'étrangère qui se permettait tout, offusquant mon père et faisant rougir ma maman.

 

- Mon père nous avait totalement interdit l'alcool. Elle, l'étrangère, nous incitait à en boire...

 

- Elle nous affirmait que les cigarettes étaient fraîches et inoffensives.

 

- Elle parlait librement (peut-être trop) du sexe.

 

- Ses commentaires étaient évidents, suggestifs, et souvent dévergondés.

 

- Maintenant je sais que mes relations ont été grandement influencées par cette étrangère pendant mon adolescence.

 

- Nous la critiquions, elle ne faisait aucun cas de la valeur de mes parents, et malgré cela, elle était toujours là !

 

- Cinquante ans sont passés depuis notre départ du foyer paternel.

 

- Et depuis lors beaucoup de choses ont changé : nous n' avons plus cette fascination.

 

- Il n'empêche que, si vous pouviez pénétrer chez mes parents, vous la retrouveriez quand même dans un coin, attendant que quelqu'un vienne écouter ses parlotes ou lui consacrer son temps libre…

 

- Voulez-vous connaître son nom ?

 

- Nous, nous l'appelons … Télévision !

 

- Il faudrait que cette belle histoire soit lue par tout le monde.

 

 

 

ATTENTION !

 

- Maintenant, elle a un époux qui s'appelle Ordinateur…
- Un fils qui s'appelle Portable…
- Une fille qui s'appelle Tablette...
- Et un neveu pire que tous : Lui c'est Smartphone !

 

- Et ils se lient tous ensemble pour nous éloigner les uns des autres !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Ange de sang par Audrey

ANGE DE SANG

 

 

 

Je crois reconnaître ton visage,

 

Mais ce sont d'autres traits.

 

Tu es tapie dans l'ombre de ma rage,

 

Tu restes le défi que chaque jour ranime.

 

Tu t'es éclipsée dans mon premier cri...

 

Tu donnais et j'ai tout pris,

 

Mes larmes s'échouent sur un cercueil vide.

 

Mes yeux se posent sur une image figée,

 

Mon cœur flanche...

 

D'être cible de ton silence.

 

Mon cœur saigne...

 

D'avoir absorbé ta vie pour la mienne.

 

Ceux qui t'aiment bravent mes incohérences,

 

Mais je m'oppose aux conseils dispensés en ton nom,

 

Où que je me pose, tu n'es jamais ma terre,

 

Où que je regarde, ce n'est jamais toi,

 

Où que j'existe, ce sera toujours un peu pour toi,

 

 

 

                            " MAMAN "

 

 

 

Audrey

 


La tempête

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À Floirac

Pierre Baurès

Mon village
Est un village d'Avant
Avec sa tour anglaise
Et son jet d'eau d'antan

De la glaise,
Avec ses chemins creux
Qui serpentent le Causse
Et ses gens qui se gaussent
D'être les rois du lieu.

Mon village
Est un village d'Avant
Avec sa tour anglaise
Et son jet d'eau d'antan

Les jeunes bambins
Du matin
Attendent l'autocar
Dans le brouillard givrant

Quel événement
Quel revirement :
De la rivière Espérance
Se jouant de ses bords
Pleine d'expérience
De Rêve
De cataractes d'or

Mon village de demain
Au matin.....


Angelus

Pierre Baurès


Angelus du matin
Vibrant de toutes tes cloches.
Infidèle, de la tête tu hoches
Du cri de ton destin.
Le Dieu se faisant homme
Embrasant le bonhomme
Dans l'Angélus du soir
Qui stoppe le devoir
Pour le salut du monde
Dans la volée des ondes.


Tombent, tombent les feuilles...

Pierre Baurès


Tombent, tombent les feuilles...


D'un coup d'ailes les hirondelles ont salué la Tour , les étals du petit marché cherchent le soleil entre maison grise et murette en pierre du causse.
L'Eglise bien close sous ses voûtes ne retentit plus des cuivres et des violons de Chostakovitch ou des clochettes de la symphonie des jouets, de Léopold Mozart.
Sur la place tout est silence et souvenir : brouhaha du méchoui, aubades, orgies de décibels de la fête...

Tombent, tombent les feuilles ...

qui se précipitent et s'amoncellent dans nos discrètes boites à lettres, gonflant d'importance ces perfides messagères.
Les bennes à ordures débordent et tintent de bocaux ou bouteilles qui n'ont su trouver le chemin salvateur du récupérateur de verre.
Les crottes de chien distraitement posées lors d'amoureux vagabondages, glissent sous nos semelles...
Dans les vergers et les chemins, les noix chutent avec un bruit mou sur la terre humide.

Tombent, tombent les feuilles...


Plus de clameurs d'enfants ni de crissements de pneus sur le gravier des allées, plus de rires ni de poursuites autour du jet d'eau : les poissons dépriment et tournent en rond, cherchant l'ombre d'un visage d'ange parmi la mousse.

Tombent, tombent les feuilles....

des amis nous ont quittés, des bébés sont nés ;
la roue du temps suit son cours,
la nature se repose.

Silence des rues et des venelles.
Viennent l'ondée et la froidure, les soirées au coin du feu,
La télé bavarde et les parties de scrabble.

Tombent, tombent les feuilles...

C'est l'Automne !


Mon village en Quercy

Janine Baurès

Je connais un village, en Quercy, perle dans son écrin de falaises et de verdure, rubis scintillant au soleil couchant rose du beau temps, cascade de toits et de tourelles, de jardins et de tonnelles, glissant vers les méandres nonchalants de la Dordogne.

Du Pont Miré au Crouzoulis, de la Couasne dormante au torrent capricieux de Caillon, il respire au pas lent des saisons retenant le temps entre ses terrasses et ses colombages.

L'hiver il se blottit frileux contre la tour et le clocher, écoutant l'angélus égrener ses notes par dessus le grand cache-col blanc des fumées et de la brume.

Au printemps, la terre humide chauffée aux premiers rayons du soleil embaume et resplendit de toutes ses fleurs mêlant l'or des pissenlits ou de la primevère au bleu rouge de la vipérine.

Les chaudes soirées de juillet, il sait se faire tendre quand la rose, le géranium et le pétunia mêlant leurs senteurs, distillent de délicats parfums ; ronronner au pépiement des hirondelles ou s'affoler aux poursuites des chauves souris.

Quand l'automne roussit l'ampélopsis, approchez du petit cimetière, discret derrière le portail en fer; écoutez Adèle endormie sous les ancolies fanées rêver encore à la comète de ses vingt ans; entendez la cohorte des ombres chanter les louanges d'un au-delà paisible

Partez sur les sentiers bordés de ronces, d'églantiers et de prunelliers.

Marchez sur le causse endormi de l'hiver ou grouillant de bourdonnements et de frémissements aux beaux jours.

Cueillez la baie de genièvre, la cornouille ou la mûre.

Enivrez vous d'odeurs de bruits et de couleurs.

Et alors, vous aussi saurez que mon village en Quercy n'est pas un village pour passant du tout venant, une halte en courant, une gare de passage, un caprice d'été...
Vous poserez le sac et l'esprit en repos vous viendrez vous ressourcer dans la paix et la quiétude de mon village...


La rivière par Raymond Herpe


Proverbe du Père Joseph par Joseph Daubet


"Printemps" par Marie


Poème d'Anne-Marie Daubet


Au fil de l'eau par Laurence Lyautey